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Mes ricochets, ricocher, ricochez... de mots en mots
4 mai 2010

Trinquons à l'amitié

Trinquons à l’amitié - 21032010

Ce week-end a filé, s’est dérobé bien trop vite sous nos doigts. Le bonheur, dit-on, passe toujours trop vite, de toute manière.

A est arrivée vendredi soir. A peine le temps de se poser qu’on partait pour le bowling. Une partie en éclats de rire puissance 9, avant de s’asseoir autour d’une grande table. Je picorais à gauche à droite. Une frite dans l’assiette de B, un morceau de fajitas dans celle de A, une gorgée de coca. Je sirotais mon smoothie, un peu extérieure aux discussions. Je regardais les sourires. J’écoutais les blagues. J’étais bien, là. Les converses de B sous la table se collaient aux miennes. Avant de partir, juste sous l’addition, on a trouvé les carambars. Retour en enfance. Même les vrais adultes s’y sont mis, à raconter les blagues qui s’inscrivaient sur l’emballage à moitié déchiré. Ca sentait le caramel jusque sur nos doigts. « Qu’est-ce qui est petit, verre, et qui pousse au fond du jardin ? ». Un martien constipé. Les éclats de rire fusaient, un peu pour la blague, beaucoup pour le bonheur et le plaisir d’être là. Dans la voiture, B à côté de moi, A sur le siège arrière, Pink criait dans la radio, on fredonnait en boucle. L’incontournable jeu des questions. Avec son lot de confidences, de sourires, son « jocker » possible et ses secondes de réflexion silencieuse. Et toi, si j’étais un petit génie et que je pourrais réaliser un seul souhait, qu’est-ce que tu me demanderais ? Ton fantasme le plus choquant ? Pourquoi cette relation conflictuelle avec ta mère ? Ta plus grande peur ? Les réponses fusaient, plus ou moins longues, plus ou moins profondes, mais toujours sincères. Quelques téquilas, une bonne nuit de sommeil. A avait retrouvé son lit fait consciencieusement sur le canapé, tout semblait avoir repris sa place. Et les bras de B se refermaient sur moi en un mélange d’amour et de passion. Samedi était déjà là. Des pains au chocolat, un café serré, une après-midi shopping. Avec A, on parle sans arrêt, de tout, de rien, du temps qu’il fait, de nos rêves, de nos peurs et de nos espoirs. Sur la route, on écoutait du rap. Son univers musical tellement éloigné du mien. Je terminais ses phrases, et ça la faisait rire. On se connaît trop bien. Pour son appart, je lui ai acheté un cadre. Cette fille de dos à l’air sensible. J’imagine que si on voyait son visage, elle aurait ce genre de moue mi souriante, mi provocante. De sandwich en pause café, les heures filaient au rythme des minutes. Dans la parfumerie, il y avait ce petit chien qui ressemblait à Stich. J’ai oublié de demander comment il s’appelait. Et la vendeuse trop mielleuse, dont on n’a finalement pas écouté les conseils. Un parfum pour B, depuis le temps qu’elle le voulait. Je crois qu’en matière de fringues je deviens difficile. De chemises trop longues en t-shirts trop voyants, je suis repartie les bras vides. Ou pleins, plutôt, des achats d’A. J’avais oublié les déménagements, l’envie de décorer, le cocon qu’on se crée. Et devant son enthousiasme, j’égrenais les sourires.  A la maison l’ordi. La découverte de mon univers musical, cette fois. Je lui ai présenté Kate Nash, KT Tunstall, Tori Amos, Lifehouse, Saez, et les autres. Détour par le traiteur chinois. Une bouteille de vin, des citrons. Il reste de la tequila. En attendant B, on a commencé. Un. Deux. Trois. Santé. Puis elle est rentrée. Pizza, chips et nems. Les verres s’entrechoquaient dans la fumée des clopes qui se consumaient. Aux cons ! On trinquait. La tequila y est passée, la bouteille de vin blanc n’a pas fait de vieux os. Les questions continuaient. Ton meilleur souvenir ? Tu t’imagines où, dans 20 ans ? Tu te verrais coucher avec une fille, toi ? Raconte-moi. Sur le cadre d’A, on a laissé un mot. Au dos. Tu te souviendras de cette soirée. Des gribouillis sur une feuille de papier. Trinquons à l’amitié. Feuille roulée, enfoncée dans la bouteille de téquila. L’année prochaine ou dans dix ans, on explosera la bouteille par terre pour récupérer nos mots, on les relira, on sourira sûrement. J’ai écrit, « L’amitié, c’est comme un paquet de fraises Tagada qui n’aurait pas de fin, comme un bon vin qui se partage à trois ».  Devant l’ordi, on chantait à tue-tête les vieux tubes dont on oubliait les paroles. Baby one more time, je t’aime, new York avec toi. On a presque fait éclater les vivres dans les aigus du « SOS d’un terrien en détresse ». Une dernière bière. La voix qui s’échappe. Dans le lit, côte à côté, A, B, et moi. Quelques minutes encore volées au sommeil, peu importe. De toute manière, on dormira peu. Réveil. L’odeur du café et des croissants. A est trop matinale. Dans mon bain, je ferme les yeux. Si seulement le temps acceptait parfois de s’arrêter pour quelques heures. B est partie travailler, A est rentrée. Sur le canapé toujours transformé en lit d’appoint, je me suis lovée sous la couette. Un bouquin, le silence, un sourire. Il y a des week-ends qui tiennent toutes les promesses. Sur la table basse, une bouteille de tequila vide renferme une feuille de papier sur laquelle chaque mot est une ode à l’amour et à l’amitié, dans l’évier, les verres vides gardent les traces de nos bouches et de nos mains, et dans le cendrier, le mégot d’un joint disparaît sous les restes de cigarettes. Je trinque à l’amitié. Au retour momentané de l’adolescence et à l’évaporation des soucis. 48h de répit. Demain, la vie reprendra son cours. Avec ce petit « plus » que créent les souvenirs heureux qu’on engrange au fil des jours. Comme un goût de tequila frappé, un souvenir d’éclats de rire partagés.

Soundtrack : « Forever Young »

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Commentaires
K
Ce n'était pas un reproche, hein, t'as pas à te chercher d'excuses, t'écris à la vitesse que tu veux... Bisous
B
Life is a bitch : A ta santé! Puis tu as raison, ils sont précieux, ces instants. Des diamants à l'état brut plantés directement dans le coeur, et qui se reflètent dans les yeux quand on s'en souvient et qu'ils brillent.<br /> <br /> Lilou : Merci. Venant de toi, ça me touche particulièrement. Parce que tes textes, souvent, me touchent directement en plein coeur.<br /> <br /> Katerpillar : J'ai pris du retard, oui oui. La vie, je suppose. J'ai même pas vraiment d'excuse, juste le temps qui passe trop vite et la motivation des mots qui déserte parfois. Mais je m'y remets, je m'y remets. Merci pour ta présence constante. Bisous
K
Tes posts me manquent. J'espère que tes neurones se portent bien (et toi avec) et qu'ils ont tous réussi à se mettre d'accord.
K
J'osais pas le dire mais je suis d'accord avec Lilou, ça donne envie d'être avec vous, l'ambiance que tu laisses transparaître donne envie d'être avec vous.
L
C'est beau, ça donne envie d'être avec vous, de boire des tequilas et d'aller faire la fête. j'aime ce texte, il est mouvant, vivant, dense.
Mes ricochets, ricocher, ricochez... de mots en mots
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