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Mes ricochets, ricocher, ricochez... de mots en mots
28 octobre 2012

28.10.2012

lost-inside-myself

Certains jours, les mots viennent naturellement. Ils coulent sur l'écran comme si j'avais besoin d'évacuer un surplus de pensées de mon coeur et de ma tête.

D'autres, c'est l'extirpation chirurgicale, les heures devant la feuille blanche. L'envie diffuse d'écrire en lutte perpétuelle face au silence intérieur. Ces jours là, les mots ne se suivent pas naturellement, ne se couchent pas sur la feuille blanche. Et écrire tient presque du puzzle, à raturer, replacer, remettre les mots dans le bon ordre. Peut-être s'agit-il avant tout de replacer les pensées dans le bon ordre.

J'ai l'impression de plus en plus fréquente de ne plus réellement savoir qui je suis, ou encore ce que je cherche. Peut-être n'ais-je simplement pas encore décidé de la personne que j'ai envie d'être, de celle qui me permettra de me sentir bien au quotidien. Dans mon corps, dans ma tête, dans mon coeur. Alors je liste. Je liste mes rêves, mes envies, ce que je déteste, les petits bonheurs du quotidien, ce qui m'insupporte. J'essaie de faire le tri et d'y trouver un sens. Tout est question de logique, de pratique, de rigueur. A force de chercher, il y a forcément un moment où l'on trouve, non?

Charles Dickens a écrit : "Nous sommes toujours plus ou moins malheureux, et la plupart de nos connaissances sont dans le même état. Une joyeuse affectation d'amusement continuel règne parmi nous, mais le fond de la vérité, c'est que nous ne nous amusons jamais. Et notre cas, malheureusement, n'a rien d'exceptionnel". Je me demande parfois si il n'a pas raison, si le sens de la vie n'est pas ailleurs que dans la recherche constante du bonheur, de l'amusement. Parfois, je me demande s'il ne se cache pas dans la routine, dans la rigueur d'une vie rangée, classique. Trouver des parcelles de bonheur dans le contentement du travail bien fait à la fin d'une longue journée de travail, dans la satisfaction d'avoir trouvé le courage de faire du sport pour garder son corps en bonne santé, dans la volonté qu'il faudrait pour arrêter de fumer, dans le fait de cuisiner pour la personne avec laquelle on vit, dans la lenteur des heures d'un dimanche de solitude au cours duquel on prendrait soin de soi, tout simplement. Je ne parviens pas, aujourd'hui, à trouver ce bonheur là. Je ne trouve ni la volonté de faire du sport, ni le courage de travailler davantage. Seul l'apaisement du couple routinier me semble parfois ressembler au bonheur, certains jours. Et me plonge dans la perplexité dès le lendemain.

Aussi loin que je me souvienne, j'ai cherché dans l'excès les sourires et la sensation d'être "plus" que les autres. Parce que j'allais plus loin, que je vivais plus vite, que j'avais moins de limites que les autres. L'excès d'écriture, l'excès de nuits blanches puis l'excès d'alcool, l'excès de nourriture aussi, parfois, réconfortant, l'excès d'amour, l'excès de réflexion, l'excès de recherche d'autre chose. Je refusais les cases dans lesquels on essaie de nous mettre, de refusais d'être un autre poisson rouge dans le bocal du monde, et suivre la voie toute tracée de madame Tout-le-monde. Je refusais les limites.

Puis j'ai rencontré B. Et l'excès a fait volte-face. D'un excès de sorties en tout genre, je suis passée à l'excès d'amour, de droiture, l'excès de présence et de gentillesse. Aujourd'hui, j'ai l'impression d'avoir en quelque sorte refait demi-tour.

J'ai lu "Il n'y a qu'en toi que tu peux trouver les réponses aux questions qui te concernent". Et je me suis souvenue de ces quelques phrases qu'on m'avait dites, qui m'ont marqué, qui ont sans doute ou vont sans doute, d'une certaine manière, influer sur la personne que je suis autant que sur celle que je deviendrai. Ces quelques mots qui m'ont marqués. "Tu es lisse". "Tu te poses trop de questions". "Il faut vivre dans l'excès, mais en étant toujours conscient que même l'excès à ses limites". Ces phrases qui viennent se superposer aux point d'interrogation dans ma tête.

Comment chercher en moi sans tomber dans le surplus de réflexions à la chaine. Comment réussir à y voir clair, à faire le tri entre ce qu'on me dit, ce que je pense, ce dont j'ai envie et ce dont je crois avoir envie. En listant, en cherchant en moi la volonté et la rigueur d'essayer différents styles de vie jusqu'à trouver celui qui me convient. En avançant étape par étape. Que pour une fois, mon obsession des listes me serve à quelque chose. Lister, tester, conclure.

Peut-on analyser la vie comme on analyserait un texte?

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Commentaires
W
Non =)<br /> <br /> <br /> <br /> Personnellement j'aime bien à me perdre pour mieux me retrouver.<br /> <br /> Tu me sembles avoir les armes en toi déjà ...<br /> <br /> <br /> <br /> Les armes n'ont jamais été le problème, seul leur usage est l’intérêt.<br /> <br /> Content de te relire.
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