Pile je mets face
14032010
J'me balance au-dessus du vide sans savoir si je vais tomber à gauche ou à droite. J'pourrais jouer mon avenir à pile ou face, là tout de suite, juste pour arrêter d'y réfléchir. Pile, on part. Face, on reste.
En s'arrachant les yeux et les oreilles, on pourrait peut-être arrêter de réfléchir. Se couper du monde et des autres et des conneries et des malheurs et des disputes. On verrait plus, on n'entendrait plus, on serait extérieur à tout et rien ne nous toucherait.
Et puis retrouver le(s) sens lorsque l'orage serait passé, que tout le monde serait heureux, nager dans un flot de bonheur partagé, une fois les emmerdes loin derrière.
Mon père se serait crashé le coeur et s'en serait remis, ma mère se serait habituée à son nouveau statut de vieille célibataire, ma grand-mère aurait miraculeusement guéri. On jetterait alors la pièce, mais on se foutrait de savoir dans quel sens elle retomberait. Parce qu'il n'y aurait plus rien à abandonner, plus personne à souvenir. On nagerait dans une douce rivière de bonheur et on resterait là, à regarder le soleil se lever sur une nouvelle journée.
Pile je m'efface
Face je m'épile