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Mes ricochets, ricocher, ricochez... de mots en mots
30 janvier 2010

Bi peau l'air

28012010

Je me balance entre réflexions et indécision, entre doutes et peur de l'avenir et volonté d'y croire encore et toujours. Envers et contre tout, j'ai envie de dire. Parce que parfois, oui, j'ai l'impression que tout s'oppose à ce que la vie coule, calme et paisible. D'un autre côté, j'ai cette impression de plus en plus constante, oppressante, que le calme n'est pas pour moi. Bipolaire. Je me sens bipolaire. Ballotée entre envie de tranquilité et d'exceptionnel, de stabilité et de découvertes, de nuits blanches et de soirées reposantes, de vie saine et d'abus d'alcool. J'ai l'impression d'avoir besoin de détachement. De changement, aussi. Surtout.

Quand on sait que l'on passe la majeure partie de sa vie au travail, hormis le temps que l'on passe à dormir, combien de temps peut-on tenir dans un travail difficile, éreintant moralement, et que l'on n'aime pas, la plupart du temps? Je tiens depuis 15 mois. Je sens le point de rupture approcher. Et pourtant, toujours, je me refuse à lacher prise définitivement. Vestige de mes entrainements de sportive, de cette faculté acquise au fil des années à gérer le stress et la pression, à ne pas se laisser démoraliser, à toujours essayer. Pourtant, je le sais, au fond, que le statut de commerciale n'est pas fait pour moi. Je garde au fond du coeur cette envie constante d'aider les gens, pas celle de leur prendre de l'argent en vue d'hypothétiques retombées publicitaires. Oui, la pub est nécessaire pour les entreprises. Mais lorsque je sors d'un rendez-vous, chèques en poche, auprès d'un jeune créateur, à peine plus agé que moi, qui vient de m'expliquer ses attentes et ses difficultés, j'ai de plus en plus de mal à gérer la culpabilité. Et si ça ne lui apportait rien? Et si cet espace publicitaire qu'il a conscenti à faire, persuadé que ça lui apporterait des clients, virait au désastre et ne lui apportait rien d'autre qu'un déficit financier? Et si cette simple pub le menait à fermer son entreprise faute de moyens financiers pour la continuer? Dans le monde actuel, on manque cruellement de jeunes plein d'avenir prêts à travailler dur pour réussir. Et si mon métier ne faisait finalement que mettre des batons dans les roues à ceux-là même? Parce qu'il faut bien l'avouer, dans la conjoncture actuelle, rares sont les opérations publicitaires qui rapportent réellement. Et ce sourire béat et confiant qu'on affiche sur notre visage au moment de leur dire "Ne vous inquiétez pas, faites-moi confiance et lancez-vous. Ca va marcher" me répugne chaque jour davantage. Paradoxalement, le plus dur moralement reste ces périodes où les rendez-vous désertent mon agenda et où ce n'est non pas à des clients parfois un peu naïf mais à un patron mécontent que j'ai à faire. Au final, quels sont les moments où je me sens bien, moi? Peut-être serait-il temps que ce soit moi qui prenne ma vie en main...

Oui, j'ai besoin de détachement. Ou de retour aux sources. Parce qu'être loin des siens n'est pas facile en cette période hivernale. L'été non plus, à vrai dire.

Hier, ma nièce est née. Lola. 2kgs900 et 52cm de bonheur à l'état pur. Bonheur que je ne partage que par mails ou par téléphone. J'aurai tellement aimé la prendre dans mes bras, la regarder gigoter. Les photos ont beau m'emplir de joie, elles restent tellement statiques que j'ai du mal, en les regardant, à y voir réellement ma nièce. Et le manque est plutôt difficile à supporter, ces derniers jours. Le manque de ma famille.

Et au final, quoique je fasse, je reste bloquée entre deux eaux, entre deux ports d'attache. Partir et laisser B, j'en suis incapable, tandis que rester et être loin de ma famille m'est difficile. Dans une situation où les compromis n'existent pas, reste à faire un choix. Et, de plus en plus souvent, je me rattache à une phrase, échangée lors d'une conversation msn. "Ta décision, tu l'as déjà prise. Tu l'as prise le jour où tu es partie." Je me raccroche à ça comme à une bouée de sauvetage pour éviter de sombrer quand les larmes montent un peu trop vite. Non, je ne ferai pas marche arrière. Je vais avancer.

Mais pour aller où?

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