Volutes de fumée et amas de poussière

Tout part en fumée
Les clopes, les rêves, les certitudes, l'amour, la vie elle-même.

Lentes volutes qui s'élèvent vers le plafond avant de disparaître peu à peu.

Ne reste que l'odeur, un peu âcre, un peu désagréable, de tabac froid, d'espoirs déçus, le nez qui pique et les yeux qui pleurent doucement. A peine un petit éclat au coin des paupières, entr'aperçu, vite séché.

Il suffit parfois de quelques phrases. Ou de quelques silences. C'est selon.

Dans le cendrier, les cendres sont froides. Du bout des doigts, on les repousse, et les petit amas retombent en poussière au moindre souffle d'air.

On finira comme eux.

Mais d'ici là...

Rions, sourions, buvons, fumons, mangeons, dormons, courons, sautons, jouons, crions, écrivons, regardons, marchons, voyageons, veillons, vomissons, abusons, tombons, hurlons, vivons.

Aspirons faute d'espérer.
Aspirons la vie à plein poumons, faisons la entrer par chaque pore de notre peau, aspirons le bonheur qui se présente, petites bulles hors du temps, aspirons les sourires et les rires, aspirons les nuits blanches par le nez et la bouche, par les clopes et les verres qui défilent.

Avant qu'il ne soit trop tard.

J'ai peur qu'un jour tout se termine.
Peur de te perdre comme de mourir.
J'ai pas le temps de perdre le mien.

Et la poussière, je souffle dedans.