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Mes ricochets, ricocher, ricochez... de mots en mots
7 octobre 2009

Moi j'aime, sauf c'que j'aime pas

Ce matin, j'ai eu droit à la remarque que toutes les femmes connaissent par coeur. "De toutes façons, toi, t'es jamais contente". Bah si. Je suis même souvent contente. D'ailleurs, il y a plein de choses que j'aime et qui me font plaisir.

J'aime le martini pour sa douceur sucrée, l'eau pétillantes pour ses bulles élatées, le foie gras pour les bonnes soirées, les haricots verts pour les régimes improvisés, les talons aiguilles en journée, les pantoufles une fois rentrée, closer pour me marrer, capital pour m'instruire un peu, le camping pour l'aventure, les hotels de luxe pour leurs serviettes si douces, la télé pour ses conneries, les romans sans fin pour les longues soirées d'hiver, la peinture pour m'évader, le bricolage pour m'occuper, le soleil pour me dorer, la neige pour me mouiller, la mer pour me baigner et la montagne pour glisser, la philo pour ses pensées et les blagues pour rigoler, les filles canon à mater et les mecs marrants pour m'amuser, les lunettes rectangulaires pour les fantasmes de secrétaire et les mèches blondes à la Britney, les sacs à main pour mon briquet, les sacs de sport pour mes baskets, écrire pour ne pas oublier, dessiner pour ne plus y penser, raconter des conneries pour me détendre et me la jouer intelligente pour me la pêter, les jeans moulants pour être belle et les survêts amples pour me lover dans le canapé, dormir pour rêver, veiller pour ne rien rater, l'amour pour me sentir protégée, et le sexe pour crier, le sexe par amour, aussi, chanter pour décompresser, danser pour rigoler, les bonbons pour le sucré, le chocolat pour ses vertues anti déprime, le thé pour le goût, le café pour l'énergie, mais toujours sucrés, me ballader à poil de la salle de bain à la chambre à coucher et enfiler un gros pyjama en flanelle pour le confort, des bisous dans le coup qui disent "je t'aime", et les roulages de pelles qui insinuent "j'ai envie de toi", Mozart en fond, Shakira à fond, les bons restos pour m'engraisser, le ventre plat parce que c'est sexy, le sport pour oublier le reste, la glandouille pour me reposer, la foule pour m'entourer, la solitude pour me retrouver, les textes longs où me plonger, les histoires courtes qui laissent espérer, la Belgique pour mes racines, la France pour mes amours, les voyages en train pour les paysages, les avions qui vont vite, l'Amour qui dure toujours, les amours qui se multiplient, les grasses matinées à se lover l'un contre l'autre, les promenades à l'aube quand tout le monde dort encore, la mer pour le sel, la piscine pour s'amuser, la nuit pour le silence, la journée pour les conversations, les longs bains brûlants du dimanche matin, les douches glacées en plein été, les chemises so classes pour le boulot, les ti-shirts de basket difformes pour la maison, les couleurs pour tous les jours, le noir et blanc pour mes fringues, la politique pour la changer, l'anti-conformisme pour m'assumer, la vie pour en profiter, les envies pour les multiplier.

Vous voyez, la perfection incarnée. Tellement facile à satisfaire que ses sourires en deviennent banals et qu'on se demanderait presque ce qui pourrait l'énerver.

Bon, d'accord, j'admets, y a tout de même deux trois petites choses. Si peu, presque insignifiantes. Des détails, parce qu'au fond, j'aime à peu près tout.

Par contre, j'aime pas les étiquettes qui nous enferment, les surnoms qui nous collent à la peau, les queues au mc do et au ciné, le capitalisme et les capitales tristes, les mensonges qui font mal, les non dits qui finissent par se savoir, la jalousie qui enrage, le paté dégueulasse, la solitude qu'on ne choisit pas, les foules qui étouffent, les verres vides qu'on n'ose pas remplir, les ex qui hantent, les revenants qu'on voudrait voir repartir, les pigeons qui chient, les araignées qui tissent, les stylos sans encre et ceux qui fuient, les talons aiguilles qui pètent les chevilles, les moustiques qui piquent, les blagues pas drôles, les sacs à main trop petits, le sexe banal, les pattes d'eph pour mec, les rappeurs qui croient chanter, le lundi matin qui sonne le glas de la liberté, les muscles endoloris de trop de sport, les bourrelets quand pas assez, le café réchauffé, les atterrissages ratés, les réveils à l'aube sans raison, les grasses matinées imprévues, l'eau de mer trop salée, les piscines trop froides, la musique trop fort qui pête les tympans, les mecs lourds et relous, les bisous toutes langues dehors, les foules trop denses, les chemises trop serrées qui laissent apparaitre la peau entre les boutons, les bourrelets qui dépassent, les ongles peints en bleu, les lèvres peintes en rouge pétasse, les jupes trop courtes et les t-shirts trop transparents, les voitures qui roulent dans les flaques, les flics qui font du zèle, les places de parking payantes, les immeubles sans ascenceur, les coups de fil quand je dors, les questions sans réponse, les journées de boulot, les films qui finissent mal, les journées qui n'en finissent pas, les nuits d'insomnie qui précèdent les journées de fatigue, le cynisme mal placé et les colères infondées, le stress matinal, les obligations déplaisantes, le manque de projets, les programmes télé inintéressants et profondément soporifiques, les clopes trop fortes, les donneurs de leçon qui s'en sortent pas mieux que ceux qu'ils essaient de recadrer, les snobinards fiers de leur snobisme, les remarques salaces en bord de route, les siflets admiratifs, les agendas surbookés et les agendas désespérément vides, les régimes obligatoires d'avant été et d'après fêtes de fin d'année, les photos retouchées qui font tomber plus bas que terre parce que la comparaison est plutôt déprimante, le café trop fort qui laisse la langue râpeuse et un sale goût dans la gorge, les pubs qui donnent envie et les prix qui trouent le portefeuille, les factures de téléphone, le coca sans bulles, le vin rouge, les supermarchés bondés le samedi matin, et un millier d'autres choses.

En somme, je suis une femme. Eternelle insatisfaite, toujours à la recherche du petit détail qui lui permettra d'étaler sa mauvaise humeur et d'utiliser son vocabulaire de charretier. Une femme consciente que le maquillage est une perte de temps et que les talons hauts sont inconfortables mais qui, tout de même, aime en mettre pour se sentir belle et désirable, une femme qui aime les compliments mais reste toujours persuadée qu'ils ne sont pas mérités et finit par râler de tant d'hypocrisie. Une femme qui se plaint des mecs qui se plaignent des femmes et qui ne supporte pas les femmes qui n'ont rien d'autre que les mêmes défauts qu'elle justement à cause de ces défauts insupportables. Une femme qui aime la mode mais se targue quand même de ne pas la suivre au pied de la lettre parce "qu'on n'est pas des moutons voués au culte du dieu paraître" et déprime secrètement de ne pouvoir s'offrir le tout dernier sac vuiton qu'elle s'empresse de décrier en public en montrant fièrement la banalité de son propre sac à main noir sans marque qu'elle hait intérieurement.

Une femme banale. Ou presque. Qui ne mérite pas du tout ce genre de remarque outrée, qui plus est de la part d'une autre femme encore bien plus "femme" qu'elle dans tous ces petits défauts exclusivement féminins, et, qui plus est, aussi cynique que le plus cynique des mecs cyniques de la terre.

Non mais!

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Commentaires
B
Waouh, que de compliments. Voilà qui commence bien la journée :-)<br /> <br /> Merci beaucoup pour tes passages, et plein de bisous
Z
MAIS BIENVENUE AU CLUB C' EST TOUT MOI CA ! ALORS DONNONS NOUS LA MAIN MêME SI J AI QUELQUES ANNES (?) DE PLUS QUE TOI............(rires) <br /> EXCELLENT TEXTE J ADORE VRAIMENT !!!!!!! Continue ma grande ..................
Mes ricochets, ricocher, ricochez... de mots en mots
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