There's No Coming Back

Novembre 2009

Je reviens chez moi et je suis perdue. Tout est pareil, mais tout a changé. Ma chambre n'est plus la même. Ma chambre n'est plus la mienne. Et les affaires de mon père on déserté les lieux. Tout est nickel. Aseptisé. Rien ne traîne, rien ne dépasse. Mes fringues ne jonchent plus le sol de la chambre, les serviettes mouillées et mon maquillage ne sont plus en vrac dans la salle de bain, aucun bol sale de chocolat chaud n'attend d'être lavé près de l'évier et pas la moindre trace de poussière n'encombre l'écran de la télévision. Même les jouets des enfants semblent être bien à leur place. Impressions contradictoires. Suis-je de retour chez moi ou en week-end chez ma mère? Y a comme un malaise silencieux en moi, une impression que tout a changé. Ce n'est plus seulement de savoir que mes parents sont séparés, que j'ai déménagé, c'est d'en voir les conséquences. J'arrive pas trop à la décrire, cette sensation bizarre. C'est une boule au ventre qui remonte le long de la gorge et donne envie de pleurer. Et y a ma mère qui sourie, "je suis contente que tu sois là". Moi aussi, maman, moi aussi. J'aurai juste aimé que les choses restent comme elles étaient. Oui, c'est ça. Cette sensation. C'est que jusqu'à aujourd'hui, j'étais inconsciemment convaincue que je pouvais revenir à tout moment, que ma vie d'avant m'attendait, que je n'avais rien à craindre. Mais rien ne m'attend. Tout le monde continue, la vie continue, et tout à changé. Mes cahiers sont rangés au grenier, mes posters déchirés, mon territoire ne m'appartient plus et plus personne ne m'attend.

Au fond, je savais déjà que c'était trop tard.