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Mes ricochets, ricocher, ricochez... de mots en mots
10 février 2010

Lost between my dreams and my life

Ca parait tellement simple, d'avoir des projets. Et j'en ai des milliers bien au chaud dans ma tête, des milliers à longueur d'années, que je prépare le plus souvent avec soin. Liste des choses à faire, dates butoires, envies précises, bonnes résolutions. Je passe mon temps à rêver ma vie, à la prévoir dans ses moindres détails. Et quand au final, je fais le bilan, je me rends compte que rien n'a été fait.

Je voulais trouver de nouvelles occupations, prendre le temps de faire les choses qui me tiennent à coeur et arrêter de passer mes week-ends à gauche ou à droite pour un sport qui ne me plaît plus tant que ça. J'ai prévenu mon club que j'arrêtais à la fin de la saison, en Avril, mais pour l'instant, je n'ai rien prévu d'autre, rien mis en place. J'aimerai m'investir dans une association, faire la lecture aux personnes agées de l'hôpital, donner des entraînements aux touts petits dans un club près de chez moi, mais je ne fais rien pour y arriver, ne prends contact avec personne. J'ai peur, je crois. De l'échec, bien sur, mais avant tout de mon propre échec personnel. Peur de ne pas tenir mes engagements, de laisser au bout d'un moment la torpeur et la fainéantise m'envahir, le manque d'envie parfois, tout simplement, et de ne pas y aller. Une fois, puis deux, puis trois. Jusqu'à décevoir les personnes qui m'avaient fait confiance. Voilà, le noeud du problème est là, j'ai peur de ne pas être à la hauteur et de décevoir.

Et c'est pareil pour tout. Mes CV's sont prêts mais pas envoyés, mes lettres de motivation végètent dans les tiroirs à l'état de brouillon, mes textes sont rarement publiés. La peur de l'échec me paralyse, et bien trop souvent je ne fais rien, pour, au moins, avoir une bonne raison de ne pas réussir. Quand on ne bouge pas, on ne risque pas de tomber. Ma mère disait toujours qu'il n'y a que ceux qui ne font rien qui ne font pas d'erreurs. Je pense qu'elle voulait me faire comprendre que l'erreur est humaine, qu'on ne peut pas réussir à tous les coups. J'en ai déduit que pour ne jamais échouer, il suffisait finalement de ne jamais rien commencer de difficile.

Mais l'inertie n'est-elle pas le plus pénible des échecs? Vivre à l'étroit dans une vie qui ne tient pas ses promesses et ne nous convient pas, et ne pas essayer d'en sortir, n'est-ce pas plus difficile que de se dire "au moins, j'aurai essayé?". Bien sûr que si.

Je crois que malgré tout, malgré la distance qui me sépare de ma famille et la nécessité de gérer ma vie toute seule, je ne suis pas encore réellement passée à l'age adulte. Je me cache toujours sous la couette pour éviter les soucis, je préfère le repos à la course en avant, et rêver ma vie quand je devrais tout simplement essayer de la rendre conforme à mes envies.

Il paraît qu'au bout de quelques années passées en prison, certains détenus n'ont plus envie d'en sortir. Ils s'y sentent en sécurité, à l'abri du monde, et ont peur de ce qui les attend dehors. Par moments, je ressens les mêmes peurs. Bien au chaud dans mon petit appartement, planquée derrière mon bureau dans un boulot que je n'aime pas, je n'en bouge pas pour autant de peur de ce qui pourrait se profiler à l'horizon. Je me cache derrière des phrases toutes faites, derrière les "un boulot qu'on n'aime pas vaut mieux que pas de boulot du tout", ou encore "peut-être que je n'ai plus envie de jouer au ping-pong, mais au moins, les primes de match permettent de terminer le mois". Et je m'enfonce un peu plus chaque jour, perdue entre le "je voudrai" et le "je n'ose pas", entre mes grandes idées et ma fainéantise.

J'intellectualise tout. Mais jamais je ne mets en pratique.

Déjà, à l'époque, quand j'ai annoncé à ma mère que je voulais déménager, partir toute seule à 1000 bornes de ma famille, elle n'a pas vraiment eu peur. Persuadée, comme tout le monde, qu'une fois encore je n'irai pas au bout des choses. C'est normal, je m'arrêtais toujours en chemin, apeurée devant l'ampleur de la tâche à accomplir. Elle n'a compris que des mois plus tard, une fois les valises prêtes et le coffre de la voiture ouvert, que cette fois j'allais le faire. Elle me connaissait trop bien. Elle avait raison.

Je ne vais jamais au bout des choses

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Commentaires
B
ton texte me touche beaucoup...je m'y retrouve ...mais tu l'as prouvé toi même , quelquefois on va jusqu'au bout..peut-être que ce qui te manque c'est le petit coup de pouce, des encouragements, de sentir que les autres y croient, (et non pas l'inverse) , de sentir que c'est importnat pour eux aussi..j'ai laissé tomber mille projets comme ça, juste parce que j'avais l'impression que personne n'y croyait ou que tout le monde s'en fichait...je connais ça par coeur...crois en toi avant tout..;c'est ta petite vie qui passe...
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